2 days 2 mistakes

I arrived in Nova Scotia on June 9th, 2009. Coming from France, June was for me synonymous with sun, drinks with friends on patios, t-shirts, and girls wearing tight tops. In one word “summer’. So that day, when I boarded the plane, I was dressed appropriately: shorts, t-shirt, sun glasses. First mistake. When the airport gates opened and I saw that it was 5°, pouring rain and everybody was wearing what I usually wore in February, I admit it, I panicked. Within two seconds, I thought about getting back on the plane, cancelling my move, finding another job and moving to Brazil. And then I rationalized, it was only the beginning of June surely it was going to get better. I was naïve and It took me six months to understand a truth well-known by everybody here: there are only two seasons in Nova Scotia: Winter and August. I still follow this rule every day to decide what to wear or if I can go outside.

The day after my arrival, I decided to start my integration. It may seem a little fast but it is just a reflex for me. When I get to a new country I always try to blend in as fast as possible. I think it is the best thing to do when your name smells like the Sahara and you have a very dark and luxuriant hair system. I’m not kidding, after three days I look like the number 2 on the FBI Most Wanted list.

I had one good asset that would allow me to quickly blend in: I spoke English very well. Second mistake. You see, in France, when you know a dozen sentences in English and you pay a little attention to your pronunciation you are considered bilingual. People even think you are showing off.

My first morning in Canada, I decide to get coffee at Tim Horton’s. And to completely embrace the North American lifestyle,  I decided not to leave my car and to use the drive thru. When it was my turn, the cashier asked me what I wanted. I placed my order using my best accent and enunciating towards the microphone. She answered something I didn’t understand. I then used the I-will-pretend-you-are-the-one-who-didn’t-understand-and-repeat-louder-technique. She repeated what she just said and I understood she asked me to wait a minute. When she finally asked me what I wanted I had to say it three times because she couldn’t understand me. I just wanted a medium black coffee… I could see more and more cars behind me and a bigger and bigger gap between my car and the one in front of me. I could almost hear the caffeine-craving customers insulting me. The guy before me got his order and left; it was my turn to drive up to the next window and get my coffee. Except that the cashier understood I wanted tea and her colleague was trying to tell me I needed to either pay or change my order. And then, suddenly feeling very ashamed, I panicked again and drove away without saying anything. Integration would have to wait.

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2 jours 2 erreurs

Je suis arrivé en Nouvelle Ecosse (sur la côte Est du Canada) pour m’y installer le 9 juin 2009. Venant de France, pour moi, le mois de juin est synonyme de soleil, de verres bus entre amis en terrasse, de shorts et de petits hauts moulants. Bref, d’été. Ce jour-là, quand j’ai pris l’avion, j’étais donc habillé en conséquence : shorts, t-shirt, lunettes de soleil. Première erreur. Quand les portes de l’aéroport se sont ouvertes, j’ai vu qu’il pleuvait à torrent, que le thermomètre indiquait 5° et que tout le monde à l’extérieur portait ce que je portais en février, je l’avoue, j’ai paniqué. En moins de  deux secondes, j’ai pensé reprendre l’avion, annuler mon installation dans ce pays, chercher un autre travail et immigrer au Brésil. Et puis, j’ai rationalisé et je me suis dit qu’on était seulement au début du mois de juin, ça allait sûrement s’améliorer. J’étais naïf. Il m’a fallu six mois pour admettre la vérité et apprendre une règle bien connue par ici et qu’il ne faut jamais oublier : en Nouvelle Ecosse, il y a deux saisons : l’hiver et le mois d’août. Encore aujourd’hui, je l’utilise tous les jours pour décider comment m’habiller ou si je peux sortir de chez moi.

Dès le lendemain de mon arrivée, j’ai décidé de commencer mon intégration. Cela peut paraître très rapide mais c’est un reflex. Quand je vais quelque part j’essaye toujours de me fondre dans la population. C’est probablement dû à un nom qui sent le Sahara et un système pileux aussi noir que fourni. Je ne plaisante pas, la mode de la barbe de trois jours ce n’est pas pour moi. Enfin si, mais moi j’appelle ça une barbe de trois heures, parce qu’après trois jours je ressemble au numéro deux sur la liste des plus recherchés du FBI.

Pour m’intégrer rapidement, j’avais un atout considérable : je parlais très bien anglais. Deuxième erreur. En France, quand tu sais aligner une dizaine de phrases en anglais et qu’en plus tu soignes ne serait-ce qu’un peu ton accent tu es considéré comme bilingue. Les gens ont même tendance à penser que tu frimes un peu.

Mon premier matin au Canada, j’ai donc décidé d’aller chercher un café chez Tim Horton’s. Et pour adopter complètement le style de vie nord américain j’étais résolu à ne pas sortir de ma voiture et à utiliser le service au volant. Quand ça a été mon tour et que la caissière m’a demandé ce que je voulais, j’ai passé ma commande en parlant intelligiblement et avec mon plus bel accent dans la borne micro. Elle m’a répondu quelque chose que je n’ai pas compris. J’ai adopté la technique je-fais-comme-si-c’était-elle-qui-n’avait-pas-compris-et-je-répète. Elle a répété ce qu’elle venait de dire et j’ai compris qu’elle m’avait demandé d’attendre avant de passer ma commande. Quand elle m’a finalement demandé ce que je voulais, j’ai dû répéter trois fois. Je voulais un café noir moyen…  Je voyais la file de voitures s’allonger derrière moi et l’écart entre la voiture précédente et la mienne se creuser. Je pouvais presque entendre les autres clients en manque de caféine m’insulter. Après que le client devant moi a récupéré ses gobelets,  c’était à moi de conduire jusqu’à la fenêtre pour finalement pouvoir avoir mon gobelet de café. Sauf qu’elle avait compris que je voulais un thé et que sa collègue essayait de me faire comprendre qu’il fallait que je paye ou que je change ma commande. Et là, soudainement envahi par la honte, j’ai paniqué et je suis parti sans rien dire. L’intégration attendrait.

The first rule of Canada : Talk about the weather.

When writing about slowly becoming Canadian it’s really hard not to write about the weather. Trust me! I tried.

Canadians are really good at “small talk“. French people aren’t. The French equivalent for “small talk” is “parler de la pluie et du beau temps“. If you slept through your grade 9 French class, that means “talking about rain and nice weather”. That’s literally what small talk is in Canada. When I first got here I didn’t quite understand how important the weather was. And not just so you know how to dress in the morning, or when you are planning an outdoor activity – read : trying to get outside from time to time. If you want to be able to interact with people you have to be able to talk about the weather. Whether you are at the cash register in a store, starting a business meeting, getting together with someone you know, or meeting someone for the first time, a safe way, the best way really, to start a conversation in Canada is to talk about the weather. You don’t have to complain about it, even if that usually gets you more points, you just need to make a comment about it.
I used to complain a lot about the weather. When you come from a place where the temperature doesn’t go below -10°, it’s kind of scary when you wake up and the thermometer indicates -20°. Or -30°. But then, you get used to it. It’s not just me, everybody does. Last week, it was -15°, just a little cloudy and above all it wasn’t raining or snowing. I caught myself telling my coworker “What a nice day!” I guess I am just Slowly Becoming Canadian.

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La première règle du Canada : Parler de la météo

Quand tu écris à propos de doucement devenir canadien c’est difficile de ne pas écrire au sujet de la météo. Croyez-moi, j’ai essayé.

Les Canadiens sont très forts en « small talk ». Les français, pas vraiment. En français on dit « parler de la pluie et du beau temps ». Et ça, c’est littéralement ce que « small talk » veut dire au Canada. Quand je suis arrivé ici, je n’ai pas tout de suite compris l’importance de la météo. Et pas seulement pour savoir comment m’habiller le matin ou pour prévoir une activité à l’extérieur – comprendre : essayer de sortir de chez moi de temps en temps. Si vous voulez pouvoir interagir avec les gens, vous devez savoir parler du temps qu’il fait. Et ici, c’est tout un art. Que vous soyez à la caisse dans un magasin, que vous commenciez une réunion de travail, que vous rencontriez quelqu’un pour la première fois ou un ami, un bon moyen, le meilleur moyen en fait, de commencer une conversation au Canada est de parler de la météo. Vous n’avez pas besoin de vous en plaindre, même si en général ça vous rapportera plus de points, il suffit de faire un commentaire.

Avant, je me plaignais souvent du temps. Quand tu viens d’une région ou la température descend rarement (comparé à ici) en dessous de -10°, ça fait un peu peur de se lever et devoir le thermomètre indiquer -20°. Ou -30°. Mais on finit par s’y habituer. Ce n’est pas juste moi, tout le monde s’habitue. La semaine dernière, il faisait -15°, juste un peu nuageux et surtout, il ne pleuvait pas et ne neigeait pas. Je me surpris en train de dire à mon collègue « Quelle belle journée! » Apparemment je deviens doucement canadien.

8 things I want to do in Canada

Not necessarily in this order:
1. Make a Canadian not use the word “sorry” for a week. No, let’s make it feasible and say an entire day. I know it will be hard but if I pick someone who has spent enough time with a French person, me for example, it can happen.
2. Drive from one coast to another: Longest East/West diagonal in France: Nice-Brest (1.460km), Transcanada Highway from East end to West end: 8.030km. No need to say more.
3. Go to Nunavut: The coldest part of this cold country: average temperature in July: 3.3°C
4. Meet George Stroumboulopoulos: Not only does he have the coolest name ever (and it is even harder to spell than mine) but he is also what could be described as a Canadian Fonz expert in music and in interrogation techniques envied by some of former KGB agents.
5. Drive on a secondary road and encounter a bear. Oh, wait! I have already done that.
6. Get an official “screecher” certificate in Newfoundland. All I have to do is go there, drink a glass of Screech rum (I am sure I have drunk worse things), kiss a codfish on the mouth (I am sure I have kissed worse things) and say the sentence “deed I is me ol’ cock, and long may your big jib draw” when asked “Is ye an honourary Newfoundlander?” (that might be the hardest part).
7. Own a real black and red Canadian lumberjack plaid shirt. The part of me that remembers all the clichés I grew up with won’t believe I became Canadian till I get one.
8. Do a polar bear dip. Jumping in the 5-degree ocean water on January 1st seems like a perfectly sane way to celebrate the new year. Or to very quickly get rid of a hangover.

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 Pas nécessairement dans cet ordre : 

1. Empêcher un canadien de dire « pardon » ou « désolé » pendant une semaine. Non, soyons raisonnable, disons pendant une journée. Je sais que ça sera difficile mais si je choisis quelqu’un qui a passé assez de temps avec un français, moi par exemple, ça devrait être faisable.

2. Conduire d’une côte à l’autre :
– La plus longue diagonale Est-Ouest en France : Nice-Brest, 1 460km
– L’autoroute Transcanada qui traverse le pays d’Est en Ouest : 8 030km.
Pas besoin d’en dire plus

3. Aller au Nunavut : La partie la plus froide du pays. La température moyenne en juillet y est de 3,3°C

4. Rencontrer George Stromboulopoulos (présentateur télé): Non seulement il a le nom de famille le plus cool du monde (et encore plus difficile à épeler que le mien) mais il pourrait également être décrit comme un Fonzie canadien, expert en musique et en techniques d’interrogation que certains ex-agents du KGB lui envient.

5. Conduire sur une route secondaire et tomber sur un ours. Ah non, ça c’est déjà fait.

6. Obtenir un certificat officiel de « screecher » à Terre-Neuve. Tout ce que je dois faire c’est boire un verre de rhum Screech (je suis sûr que j’ai déjà bu pire que ça), embrasser une morue sur la bouche (je suis sûr que j’ai déjà embrassé pire que ça) et répondre “deed I is me ol’ cock, and long may your big jib draw” quand on me demandera “Is ye an honourary Newfoundlander?” Imaginez qu’on vous demande en Chti incompréhensible si vous êtes un membre honoraire de la communauté chti et que vous deviez répondre en Chti. Voilà, c’est à peu près ça…

7. Posséder une vraie chemise à carreaux noir et rouge de bûcheron canadien. Il y a une partie de moi qui n’oublie pas les clichés que j’avais avant de venir ici et qui ne croira pas que je deviens canadien tant que je n’en aurais pas une dans ma garde-robe.

8. Faire un « polar bear dip » (comprendre un plongeon d’ours polaire). Sauter dans l’océan Atlantique à 5°C le 1er janvier me parait être une façon complètement sensée de célébrer la nouvelle année. Ou de se débarrasser très rapidement d’une gueule de bois.

On the road again

Canada is a developed country, it is part of the G8, the articulated arm on the International Space Station is Canadian, you can get 186 TV channels anywhere in the country. So, why every time I drive my car I feel like I am on a secondary road in Bagdad? Seriously, I have driven quite a bit in this country, in several provinces, and I have never found a perfect section of pavement which was more than 50 meter-long. During my first year in Canada, I didn’t have a car; I was one of the crazy people in town who used a bike for transportation. That is probably why it was impossible to find neither a bike path in the town nor a driver willing to share THEIR ROAD with a biker. In one year, I was hit by two cars, I almost crashed into a deer, and I had to bike in the rain, on icy roads, in the snow or by -21 °. However, this was easy compared to what I had to do to prevent my front wheel from getting caught in giant potholes or to getting airborne because of one of the numerous bumps you can find on the roads.

When you talk to a Canadian about this problem, you always get the same answer: the roads don’t last because winter conditions are so extreme. Ok, I understand that, but then tell me how Scandinavian countries or even some parts of Russia (Russia!) can have roads in better shape. In France, when the Road Department repave a road you can see six people doing the work of two, but at least the road looks good and it remains ‘in good shape’ for a few years. Two years ago, they redid the private road where my office was just before the winter. For one month, before the first snow, I enjoyed biking on a perfect Formula 1-like pavement. When the snow and the ice melted, the road looked like the surface of the moon again. The following fall, they didn’t even try to repave it, they removed all the tar and replaced it with gravel…

And that is not a small town problem only. I lived in Ottawa for two years, the capital city, and every time I drove on a particular section of one of its biggest avenues, I prayed for the shocks or the axles of my car not to go to the spare parts heaven. I think I will just get a Ski-Doo… OH CANADA!

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Le Canada est un pays développé, il fait partie du G8, le bras articulé utilisé par la Station Spatiale Internationale est canadien, n’importe où dans le pays vous pouvez avoir 186 chaînes de télévision. Alors pourquoi chaque fois que je prends ma voiture j’ai l’impression d’être sur une route secondaire à Bagdad ? Sérieusement, j’ai déjà fait pas mal de bornes à travers plusieurs provinces du pays et je n’ai jamais trouvé de segment de route intact long de plus de 50 mètres. Ma première année au Canada, je n’avais pas de voiture, je faisais partie des quatre ou cinq illuminés de la ville à utiliser le vélo comme mode de transport quotidien. C’est probablement pourquoi il était impossible d’y trouver une piste cyclable, ou un automobiliste habitué à devoir partager SA route avec un cycliste.  En un an, j’ai été percuté deux fois par une voiture, j’ai failli entrer en collision avec une biche, j’ai dû pédaler sous la pluie, sous la grêle, dans la neige, ou par -21°. Mais tout ça, ce n’était rien comparé aux efforts surhumains que je devais faire pour ne pas laisser la roue avant de mon vélo se faire prendre dans un nid de poule géant ou pour ne pas décoller du sol en passant sur l’une des innombrables bosses qui jonchent les routes.

Lorsque vous parlez de ce problème à un canadien, vous obtenez toujours la même réponse : les hivers extrêmes font que les routes ne durent pas. Alors, moi je veux bien, mais qu’on m’explique comment font les pays scandinaves, ou même certaines parties de la Russie (la Russie !), pour avoir des routes en meilleur état. En France, quand la DDE refait une route, on peut voir six personnes faire le travail de deux, mais au moins le tronçon refait est bien fait et il reste en bon état pour pas mal de temps. Il y a deux ans, la rue privée où se situait mon travail a été refaite avant l’hiver. Pendant le mois qui a précédé les premières neiges, j’ai pu profiter tous les jours d’un revêtement digne d’un circuit de Formule 1. Au sortir de l’hiver, quand la neige et le gel ont fondu, l’asphalte ressemblait à la surface de la lune. L’automne suivant, ils ne se sont même pas donné la peine de le refaire, ils ont cassé et enlevé le goudron et l’ont remplacé par du gravier…

Et ce n’est pas un problème qui se limite aux petites bourgades. J’ai habité deux ans dans la capitale Ottawa et chaque fois que je conduisais sur une certaine portion d’une des plus grandes avenues, je priais pour que les amortisseurs ou les essieux de ma voiture ne rejoignent pas le paradis des pièces détachées. Je pense que je vais juste m’acheter une moto-neige… OH CANADA !

Bon appétit!

When I meet someone for the first time, they automatically notice I am not from around here. Even if I am French, I don’t always wear a beret or carry a bottle of wine and a baguette, so it must be because of my accent. Of course, within a few minutes they want to know where I am from. France. And then, how long I have been living in Canada. Almost 5 years. And finally, they want to know if I miss France. I always give the same answer. I tell them that I don’t particularly miss living in my country but I miss my family and my friends. Almost every time, I would say 8 times out of 10, people say “You must miss the food!” And they say it with a look that seems to say “I’m sorry our food isn’t as good and fancy as yours. You must think we know nothing about food.” Canadian friends, I LOVE your food!

Well, I am not sure what exactly is considered Canadian food. I guess I should say I love what you can eat in Canada. Even a town like Truro, Nova Scotia (about 15.000 people) has 3 Chinese, 1 Japanese, 1 Indian and 1 Thai restaurant, 2 diners and several more “traditional” restaurants. Do you know what you can find in a 15.000- inhabitant town in France? 1 pizzeria, a couple of very traditional restaurants, and 15 bistros. I know, when you say “bistro” in English it sounds fancy and you think of a very classy Parisian brasserie. In France, when we say “bistro” it often means an old, a bit dirty, sometimes even creepy bar where you always see the same people sitting at the counter. Of course, you will also find a lot of bakeries in that town. And that is probably what I miss the most: French bread. Real bread, bread that you can eat just on its own, just because it is so good. Have you ever tried to eat sliced bread without toasting it or putting something on it? Yeah, exactly…

Sure, sometimes I miss French bread but there is something I would kill for that is never as good in France as it is here: pub food. I LOVE pub food! I love wings, onion rings, wraps, pizzas, sandwiches, burgers and FRIES. I know they are called French fries in English but the best I have ever had were made in Canada, and believe me I am a real French fry connoisseur.

Pub food is not the only Canadian food I love. Since I moved here, I have learned that the true Canadian specialty is barbecue. Canadians will barbecue anything: seafood, meat, veggies (all of them!). If you can eat it, you can barbecue it! And they barbecue year-round. In France people usually start barbecuing in April or May and stop at the end of the summer. I had my first Canadian barbecue on a Christmas morning! When I was asked to remove the snow from the barbecue and get it ready to cook some sausages for breakfast I thought it was a joke…

So, if we get to meet each other for the first time, please don’t ask me if I miss French food, instead invite me to a bar for some wings and fries.

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Quand je rencontre des personnes  pour la première fois, elles remarquent automatiquement que je ne suis pas d’ici. Même si je suis français, je ne me balade pas avec un béret, une baguette et une bouteille de vin, donc ça doit être à cause de mon accent. Bien sûr, au bout de quelques minutes elles veulent savoir d’où je viens. De France. Ensuite, depuis combien de temps je vis au Canada. Presque 5 ans. Et puis, fatalement, elles me demandent si la France me manque. Je leur réponds toujours la même chose. Je leur dit que vivre en France ne me manque pas particulièrement, mais que ma famille et mes amis me manquent. Presque à chaque fois, je dirais 8 fois sur 10, les gens me disent « La cuisine française doit te manquer ! » Et ils le disent avec un regard qui semble dire « Je suis désolé que notre cuisine ne soit pas aussi bonne et raffinée que la vôtre. Tu dois penser qu’on ne connaît rien à la nourriture. » Amis canadiens, j’ADORE votre cuisine !

Pour être honnête, je ne sais pas exactement ce qu’on pourrait appeler cuisine canadienne. Je devrais plutôt dire que j’adore ce que l’on peut manger au Canada. Même dans une ville comme Truro en Nouvelle Ecosse (environ 15000 habitants)  on peut trouver 3 restaurants chinois, 1 japonais, 1 indien, 1 thaï, 2 ‘diners’ et plusieurs restaurants plus traditionnels. Vous savez ce qu’on trouve dans une ville de 15000 habitants en France ? 1 pizzeria, 1 McDo, une paire de restaurants traditionnels et 15 bistros. En anglais, ‘bistro’, ça sonne très raffiné et les gens s’imaginent tout de suite une brasserie parisienne très chic. Alors qu’en France, quand on dit ‘bistro’ en général on parle d’un vieux bar, souvent un peu crasseux, parfois même un peu sordide où on peut voir toujours les mêmes personnes au comptoir. Bien sûr, vous trouverez aussi beaucoup de boulangeries dans cette petite ville. Et c’est probablement ce qui me manque le plus : le pain français. le vrai pain, le pain que l’on peut manger sans rien, juste parce que c’est bon. Vous avez déjà mangé du pain de mie sans le toaster ou étaler quelque chose dessus ? Exactement…

Alors, oui c’est vrai, parfois la bonne vieille baguette me manque mais ici il y a quelque chose pour quoi je pourrais tuer et qui n’est jamais aussi bon en France : ce que les anglophones appellent ‘pub food’. L’expression est très facile à comprendre mais presque impossible à traduire parce que l’on n’a pas vraiment d’équivalent en France. J’ADORE la pub food. J’adore les ailes de poulet, les onions fris, les pizzas, les sandwiches, les burgers et les FRITES. En anglais ça se dit French fries et pourtant c’est au Canada que j’ai mangé les meilleures, et croyez-moi je m’y connais en frites.

La pub food n’est pas la seule nourriture canadienne que j’adore. En déménageant ici, j’ai appris que la vraie spécialité canadienne est le barbecue. Les canadiens sont capables de tout cuisiner au barbecue : les fruits de mer (même le homard !), la viande, les légumes (n’importe lesquels), la pizza… Si ça peut se manger, ça peut se faire au barbecue. Et ils l’utilisent toute l’année. En France, en général on commence vers le mois d’avril ou mai quand il commence à faire beau et on s’arrête vers la fin de l’été. La première fois que j’ai fait un barbecue au Canada c’était un matin de Noël ! Quand on m’a demandé d’enlever la neige qui était dessus et de l’allumer pour préparer des saucisses pour le déjeuner, j’ai cru à une blague…

Donc, si nous nous rencontrons, ici au Canada, pour la première fois, ne me demandez pas si la cuisine française me manque, invitez-moi plutôt à aller dans un bar pour manger des ailes de poulet et des frites.

Yes, I live in Dartmouth…

Six months ago, I moved to Dartmouth, Nova Scotia (for economic reasons obviously, because, like everyone else, if I had more money I would be living in Halifax). And now, every time someone asks me where I live they cringe when I say “Dartmouth”. So I always add “In a very new and cool building, 3 blocks away from Alderney Landing” which is a way to say I don’t live in a neighbourhood where people get shot. At least not in the past 3 months. Don’t get me wrong, I love Halifax. I am just tired of people looking down on me because they are “true Haligonians” as if they were living in Beverly Hills and I was living in some gang-infested neibourghood in L.A.

Sure a 71 year old man got arrested a few months ago for “indecent act” – read “masturbating in public” – in a parking lot close to my place and someone was robbed at gunpoint. That doesn’t mean Dartmouth is more dangerous than Halifax. People get stabbed outside bars there every month. But my goal here is not to compare Halifax and its evil twin Dartmouth, it’s just to show people that this long reputation of “the dark side” is not legitimate anymore. A lot has changed in the past few years and people need to realize that. It’s kind of like how people who never visited Europe still think there is no running water there, because that is what their father who fought in the war told them. People, Dartmouth is just another part of Halifax, cross the bridge and join THE DARK SIDE.